Fragment de la peinture murale de la tombe de Nebamon

Les autres fragments de peinture murale sont abrités au British Museum et proviennent d’une tombe thébaine.

Ce décor mural donne à voir une scène de banquet, représentative de l'iconographie des tombes thébaines de la XVIII dynastie, estime Lilian Postel. Un couple est assis sur des chaises à dossier incurvé, élégamment vêtu, paré de bracelets, d'un collier floral pour l'homme, de plusieurs rangs de perles pour son épouse. Ils sont coiffés de lourdes perruques, symbole de séduction, surmontées d'un cône de graisse parfumée. Ce dernier, souligne Alain Zivie, peut être interprété comme « une représentation plastique de l'onction reçue par les personnages ». L'épouse, arborant de somptueuses boucles d'oreille, exhibe une fleur de lotus bleu Inefer, naophar en arabe d'où nénuphar), « véritable émanation divine, symbole de perfection et d'une éternelle jouvence ». De l'autre bras, elle enlace son époux qui ramène sur sa poitrine un linge plié. Face à eux, s'avancent deux serviteurs. Le garçon- net nu, au crâne rasé, élève un collier de fleurs. Derrière lui, la jeune fille, nue, à l'exception d'une ceinture, enserre des deux mains une coupe garnie vraisemblablement d'un collier floral qu'elle s'apprête à remettre à l'époux. Le document avignonnais s’insère dans un ensemble plus vaste dont onze fragments sont abrités au British Museum et deux autres au musée des Beaux-Arts de Lyon. Cette peinture murale prenait place dans la tombe, aujourd'hui perdue, de Nebamon, scribe comptable des céréales d'Amon.

O.C.